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Луи Виардо - Письма (1850-1854) - Мемуары и переписка- Тургенев Иван Сергеевич12 (25) января 1853. Спасское Spasskoie, се 12/24 janvier 53. Pour Viardot Votre lettre, mon cher ami, a ete la bienvenue1; elle n'apporte que de bonnes nouvelles, et je vous felicite de tout mon coeur avec ce premier succes, prevu d'avance, mais toujours bon a constater2. J'en parle plus au long dans ma lettre a votre femme. Merci pour ce que vous me dites a l'occasion de la nouvelle annee. Si je regrette mon absence de St. P<etersbour>g, c'est principalement parce qu'elle m'empeche de serrer la main a d'aussi excellents et affectueux amis que vous l'etes. Patience! cela changera peut-etre avec le temps - post nubila Phoebus3, me disait jadis mon maitre de latin4 apres m'avoir tire les oreilles: c'est ainsi qu'il me consolait. Pourvu que ce Phoebus ne tarde pas trop. Je vous remercie beaucoup d'avoir pense a moi pour votre fusil. Certainement, je le prends et le garde, mais comme je ne chasse pas en hiver, vous n'avez pas besoin de vous hater, envoyez-le moi au moment de votre depart. La saison finit le 1-er mars v. st. Mais peut-etre iroz-vous a Moscou dans les premieres semaines du Careme pour y donner des concerts5. Dans tous les cas, je n'aurai besoin de votre fusil que vers la moitie du mois d'avril, epoque de l'arrivee des becasses. Ce que vous me dites de Mr Boulgarine et de son opinion sur mon compte serait de nature a m'etonner, si je ne connaissais pas l'individu. Apprenez donc que ce meme Mr Boulg<arine>, apres m'avoir fait tout le mal qu'il a pu (je ne parle pas de ses critiques), apres avoir imprime dans "L'Abeille du Nord", a propos de ces memes "Memoires d'un Chasseur", que je ne savais pas la grammaire (sic)6 et que je detestais la Russie - rien que cela! - a fini par composer un petit article (apres mon eloignement), lequel article tend a prouver par a + b que je suis un mechant ecrivain, un calomniateur, et un homme a opinions... pendables7. Si tout cela l'amuse, tant mieux; pour moi, cela ne me fache gueres - seulement, vous conviendrez qu'il me serait difficile d'ajouter foi a ce qu'il vous a dit. Il n'est pas de тел amis, vous a-t-il declare; j'espere bien ne jamais meriter de l'etre; je suis en trop bonne compagnie dans ses haines. Mon cher ami, tachez de tuer un ours, mais la, un vrai, un gros. Seulement, ne faites pas d'imprudence, ne prenez pas de froid. Vous savez que le climat de Petcrsbourg ne plaisante avec personne, avec vous moins qu'avec tout autre. Soyez prudents dans vos repas, mangez des gelinottes a force, c'est tres sain, et je crois me rappeler que vous les aimez. Vous me direz le prix de votre fusil, je vous enverrai en meme temps les cent et quelques francs que je vous dois. Avant votre depart, vous aurez la pension tout entiere de Pauline. Savez-vous si Humann a recu son argent8? Une de vos lettres - une grande de Courtavenel - s'est egaree en route; vous m'y parliez probablement d'Humann. Adieu, cher ami, mille amities a Mr Goulewitch9, je suis sur que vous etes tres bien loges chez lui, Je vous serre la main cordialement. Votre J. T. |
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