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Полине Виардо - Письма (1850-1854) - Мемуары и переписка- Тургенев Иван Сергеевич18 февраля (1 марта) 1852. Петербург St. Petersbourg. 18 fevrier/1 mars 1852. Il est vraiment impardonnable, chere Madame Viardot, que j'aie pu laisser passer pres d'un mois sans vous ecrire, tout aussi impardonnable qu'inexplicable pour moi. Je compte sur votre bonte et vous promets d'etre plus exact a l'avenir. J'ai recu votre seconde lettre de Dunse Castle1 (ainsi que celle de Viardot sur ses chasses chez L. Landerdale2) et j'y ai vu avec plaisir que votre sante allait s'ameliorant. Je fais des voeux pour qu'elle aille ainsi jusqu'au moment decisif du mois de mai et que ce moment passe aussi vite et bien3 que possible. Ma sante a ete assez longtemps chancelante, il n'y a pas plus de 10 jours que je suis sorti pour la premiere fois (avec un gilet de flanelle, dites-le a V<iardot" - maintenant je vais tout a fait bien. En somme, j'ai passe un hiver assez maussade; depuis une semaine nous sommes en careme et la seule chose que j'ai pu voir au theatre avant la cloture - le "Sardanapale" d'Alary - n'a ete qu'une fort mauvaise compensation pour tout ce dont j'ai ete prive. Du tralala italien, vide et creux, pretentieux a l'exces et. tout fourmillant de vols manifestes, au travers desquels deux ou trois jolies melodies de romance brillent a peine d'un eclat bien terne. Le libretto est stupi-de - Sardanapale est une poule mouillee d'un bout a l'autre. On n'a pas su profiter dela magnifique explosion du voluptueux devenant un heros - c'est cependant ce qui fait tout le charme du drame de Byron. C'est Myrrha (Mlle Grisi) qui se charge de faire la fendante. Vous vous imaginez bien qu'elle ne laisse pas echapper l'occasion de lancer des coups de poing a la Norma. En somme, il n'y a pas eu de succes - et Sardanapale est mort4. Maintenant tout le monde est parti. La veille du depart, j'ai vu Tamberlick chez le c-te Wielhorski - j 'ai fait sa connaissance - il m'a beaucoup plu, il vous aime beaucoup, je l'ai prie de vous saluer de ma part5. La reputation de Gounod croit et s'etablit a Paris, d'apres ce que je lis dans les journaux; j'en suis bien heureux6. A propos de Paris, je ne sais pas si ce n'est pas a la rue de Douai que je dois vous ecrire... cependant, j'enverrai cette lettre en Ecosse, et je vous en ecrirai une autre dans quelques jours en France. J'ecrirai aussi a Mlle Renard et a la petite; des que je vous saurai a Paris, je vous enverrai les 1 200 francs de sa pension7. Chere Madame V<iardot>, je vous prie d'excuser l'insignifiance de ma lettre apres un si long silence - je me sen-lais fort peu en train au moment de prendre la plume, mais je n'ai pas voulu attendre plus longtemps. Si mon style est languissant, mon affection profonde pour vous et les votres ne l'est et ne le sera jamais. Est-il vrai que Leonard forme le projet de venir ici pendant le careme? Quel plaisir n'aurais-je pas a le revoir! Et sa femme!.. Que de souvenirs8! Decidement je suis stupide aujourd'hui et c'est a peine si je me sens digne de vous serrer la main. Cependant je le fais avec toute la ferveur d'une vieille et inalterable amitie. Mille choses au bon Viardot et a Chorley, si vous le voyez a Londres, je veux aussi lui ecrire a celui-la. Adieu, chere Madame V<iardot>, que Dieu vous conserve! Votre tout devoue J. Tourgueneff. |
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