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Полине Виардо - Письма (1850-1854) - Мемуары и переписка- Тургенев Иван Сергеевич21, 27 марта (2, 8 апреля) 1852. Петербург St. Petersbourg. Vendredi, 21 mars 1852. Il y a longtemps que je ne voua ai ecrit, chere et banne Madame Viardot (il faut dire aaissi qu'il y a juste un mois aujourd'hui que j,e n'ai recu de lettre de vous),-- Je n'ai pas grand-chose a vous dire.-- J'ai vu beaucoup de monde pendant ce dernier temps - j'ai fait, par curiosite, des excursions dans la haute societe - j'y ai fait meme - ce qui est bien pis! - des lectures, dont le succes m'a fait penser a ce vers de Goethe: "Bewunderung von Kindern und von Laffen..."1 et malgre tout, malgre tout cet eclat, je me sens triste, morose et profondement ennuye.-- Je n'ai pas eu un seul jour de sante veritable, pas une heure d'activite - rien... Je commence a croire que je suis ni-ni fini - comme on dit - et, j'attends avec impatience l'arrivee du printemps - pour aller bien vite, bien vite, m'enterrer a la campagne - les longues journees de chasse m'y attendent - ces longues journees pendant lesquelles on sent avec delice qu'on ne pense pas un instant.-- Je compte prolonger mon sejour a la campagne aussi longtemps que possible--j'y passerai peut-etre tout l'hiver - dans tous les cas je ne reviendrai a Moscou que pour la nouvelle annee - quant a Petersbourg, j'en ai par-dessus la tete - et certes, je ne m'y fixerai jamais.-- J'ai des projets de voyage pour l'ete prochain - d'un voyage immense - toujours dans les limites de la cara patria - tout autre voyage etant de la contrebande pour moi - peut-etre irai-je en Siberie pour voir si les moustiques y sont en effet plus gros que les cousins d'Europe, comme le pretendent les naturalistes2.-- Je voudrais bien savoir ou je serai le 1-er janvier 1854?-- Peut-etre a la pointe du Kamtchatka, a la chasse de l'ours blanc. Vous recevrez des lettres de moi datees d'endroits bien etranges, je vous le promets - mais vous en recevrez - aussi longtemps que je tiendrai une plume entre les doigts - car j'aurais beau aller au Cap Siewerowostotchnoi (voyez la carte de la Siberie au Nord), que j'emporterai toujours avec moi les affections serieuses et profondes de ma vie. J'ai recu une grande lettre de Mlle Berthe, elle m'y annonce l'envoi du portrait et des melodies - jusqu'a present je n'ai rien recu3. J'ai ete chez Mr James Thal - rien. Cependant, il est parvenu a ma connaissance qu'un certain Mr Krusenstern a apporte quelque chose pour moi, mais je ne sais comment deterrer ce Mr Krusenstern. - Vous ai-je dit que la censure a enfin permis l'impression de mes "Memoires d'un chasseur", qui vont paraitre a Moscou en deux gros volumes4? Je vous les enverrai, quoique ce soit du russe. Toute reflexion faite - il n'y aura pas de dedicace5. Mais j'ai honte deparier decela apres la mort de Gogol. Achille n'est plus - c'est le tour des mirmidons.-- Je ne saurai vous dire jusqu'a quel point cette mort m'a blesse - c'est comme une epine que je porte dans le coeur - parlons d'autre chose. J'ai achete un beau setter anglais tout noir du nom de Dash - pour relayer la pauvre petite Diane, qui se fait vieille. Je ne partirai pas d'ici sans envoyer a Viardot la pension de Pauline.-- Des que vous aurez recu cette lettre, recommencez, s'il vous plait, a m'eerire a l'adresse du comptoir Iazykow.-- Je vous enverrai l'adresse de ma campagne de Moscou - ou plutot - sachez qu'a partir du 1 mai v. s. ou 13 mai nouv. st., je suis a Spasskoie - et voici mon adresse: (par Saint-Petersbourg) Russie, gouv<ernemen>t d'Orel, ville de Mtsensk. Mr Jean Tourguenei'f. Орловской губернии в город Мценск. Ивану Сергеевичу Тургеневу. 27 janvier {Так в подлиннике.} - jeudi. Chere Madame Viardot, j'ai recu hier soir votre lettre n® 2 de Paris - (ce n® m'a fait voir que le n® 1 s'etait perdu!) et j'ai hate de vous remercier et do vous repondre.-- En premier lieu, je vous prie de ne pas trop prendre a coeur le ton lugubre du commencement de cette lettre - j'ai eu pendant quelques instants l'idee de la jeter au feu - mais j'ai trop d'affection pour vous pour {Далее зачеркнуто: avoir le droit do} me deguiser devant vous et {Далее зачеркнуто: de} ne pas laisser voir ce qui se passe en moi.-- Cependant, il ne faut pas que je pousse mon affection et ma franchise jusqu'au point, de vous chagriner. Aussi je vous conjure de n'en rien faire - qui n'a pas des moments du blue devilry? Les nouvelles que vous me donnez de votre sante sont ni trop bonnes ni trop mauvaises - cependant, ces insomnies me tourmentent - essayez de ne pas prendre du the le soir - je m'en suis bien trouve quelquefois. |
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