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Полине Виардо - Письма (1855--1858) - Мемуары и переписка- Тургенев Иван Сергеевич14 (26) мая 1857. Лондон Londres. Mardi, 26 mai 1857. Chere Madame Viardot, j'espere que cette lettre vous trouvera encore a Paris. Je vais vous raconter en peu de mots ce que j'ai fait depuis mon arrivee a L. J'ai passe la journee de dimanche chez Herz1. J'y suis retourne hier matin - il m'a lu la continuation de ses Memoires2 - c'est extremement interessant et ecrit avec beaucoup de naturel et d'esprit.-- Puis, je suis alle chez Manuel3, qui m'a mene a son club, ou nous avons dine et ou j'ai fait la connaissance du pianiste Halle.-- Manuel est toujours l'etre impetueux, impatient et charmant que vous connaissez, Halle est peut-etre un peu trop calme et gentleman pour un artiste.-- Nous avons beaucoup cause de choses et d'autres, puis nous sommes alles chez Halle, qui nous a joue l'adagio de la 109-me sonate de Beethoven - (pour piano)4.-- Je ne crois pas que nous ayons joue cette sonate l'annee derniere a Courtavenel.-- C'est deja un peu "formlos" - mais c'est plein de grandeur,; de fantaisie, d'elans gigantesques - de tristesse heroique.-- Jouez {Далее зачеркнуто: la} cet adagio, des que vous serez a Courtavenel, et dites-moi votre opinion.-- A propos d'opinion, dites-moi aussi comment vous aurez trouve "l'Auberge de village".-- J'ai continue ce matin notre dernier travail et j'espere pouvoir l'envoyer dans peu de jours a Viardot5. Aujourd'hui, je vais chez Chorley - nous dinons de nouveau ensemble avec Manuel et puis, nous allons a quelque theatre.-- J'ai oublie de vous dire que Miiller a passe toute la journee de dimanche chez Herzen6.-- Grand Dieu! ce qu'il a bu de biere! - En rentrant a Londres - il m'a entraine dans une taverne, ou il en a bu encore. Ses yeux deviennent tres fixes, quand il est plein - et il crie comme un sourd. Grande nouvelle! Il est enfin en train d'achever sa tragedie7 - et cette fois-ci il deelare qu'il en est content. Je crois qu'une tragedie - c'est (pardon de la comparaison qui est fort improprel) - comme un ver solitaire: cela ne sort jamais completement - il en reste toujours un bout. Je ne sais pas quel temps il fait en France - mais ici il fait bien froid et bien vilain.-- Tout est vert et frais, mais on ne sent pas cet epanouissement de l'ete dans l'air - qui est si charmant.-- Il parait que rien ne s'epanouit jamais en Angleterre. J'ai ete hier dans un wagon avec une fort jolie Anglaise - qui avait une robe blanche avec des dessins jaunes, un chapeau vert - une ombrelle brune, une echarpe bleue et noire et des gants du rose le plus tendre! - Je vous jure que je n'ai ni change ni ajoute une seule couleur. Le fusil que Lang m'a fait est d'une beaute a se mettre a genoux devant! Et si bien en joue! - Je lui ai dit que je desirais avoir un bon chien - il m'a promis de m'en trouver un superbe. Nous verrons. Je vais demain, mercredi, au Derby, voir la grande course8 - apres-demain, j'entends le grand concert d'enfants a St. Paul - je vous ecrirai vendredi9.-- Je vais a Manchester lundi prochain. J'attends une lettre de vous - "Leicester Square, Sabloniere Hotel, chambre nR 71 ". Mille amities a V, a tous les amis - Ich kusse mit Inbrunst Ihre lieben Hande. Votre J. Tourgueneff. |
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