Полине Виардо - Письма (1855--1858) - Мемуары и переписка- Тургенев Иван Сергеевич

26 сентября (8 октября) 1855. Спасское

Spasskoïê,

le 26 septembre 1855.

Chère et bonne Madame Viardot - la dernière lettre que j'ai reèue de vous date de trois mois - et je ne sais même pas si les deux lettres que je vous ai êcrites depuis ce temps-là1 - vous sont parvenues. Ce n'est que grâce à l'"Athenaeum"2 que je sais ce que vous faites.-- Il est possible que vos lettres s'êgarent - cependant il me serait bien doux de me convaincre par mes propres yeux que vous ne m'oubliez pas.-- Je vous prie en grâce de m'êcrire dès que vous recevrez cette lettre - et de mettre mon adresse de Pêtersbourg, où je compte retourner dans une dizaine de jours - (sur la Fontanka, près du pont d'Anitchkoff, maison Stêpanoff)3.

J'ai passê un êtê assez triste - mais laborieux. J'ai beaucoup travaillê4.-- Nous avons eu le cholêra, toutes sortes d'autres maladies, des chaleurs et une sêcheresse atroces, la chasse a êtê complètement nulle - et toutes les nouvelles qui arrivaient du dehors n'êtaient pas de nature à inspirer de l'allêgresse - enfin, il faut espêrer que le plus mauvais moment est passê.-- Je prêvois un hiver très occupê à Pêtersbourg, et je ne m'en plains pas.

J'ai reèu une lettre de Madame Harend et de la petite5.-- Si vous la voyez, ayez la bontê de lui dire que je lai êcrirai dès mon arrivêe à Pêtersbourg et que je lui enverrai {Далее зачеркнуто: les} ce qu'elle me demande.-- Malgrê ce que vous dites de sa figure du moment, je ne serais pas fâchê d'avoir son daguerrêotype.-- Un des mauvais effets de la raretê des lettres - c'est de les rendre courtes et insignifiantes - je ne sais trop à quoi cela tient - je me promets bien d'y remêdier, dès que je serai installê à Pêtersbourg - venez à mon aide alors, je vous prie.-- Mais les lettres que je vous êcris ont beau être frêquentes ou rares - j'espère que vous n'avez jamais doutê un seul instant de l'inaltêrable attachement que je vous ai vouê.-- C'est le seul sentiment en moi qae rien ne peut changer - vous devez en être sûre.

Donnez-moi des nouvelles de cet oratorio de Costa, où vous avez chantê Samuel6 - parlez-moi de vous, je vous en prie.

J'envoie cette lettre à la rue de Douai, quoique je suppose qu'à l'heure qu'il est vous devez être encore à Gour-tavenel. Saluez-le de ma part.-- Ma veste grise n'est pas encore tombêe en lambeaux?

Mille amitiês à Viardot, à Mme Garcia, à votre frères à Mme Sitchès et à son mari, à tout le monde.-- Pour vous, je vous embrasse tendrement les mains et reste à jamais

votre

J. Tourguêneff.

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