Полине Тургеневой - Письма 1859-1861 - Мемуары и переписка- Тургенев Иван Сергеевич

16(28) января 1859. Петербург

Pêtersbourg,

се 16/28 janvier 59.

Chère Paulinette, Cette îois-ci tu peux me gronder tant que tu voudras - j'ai fait le paresseux d'une faèon impardonnable. Voici trois lettres que je reèois de toi - et je n'y ai pas rêpondu ! 3e compte sur ta clêmence et te promets de mieux me conduire à l'avenir.-- Procêdons par ordre.

Je commence par te dire que je suis complètement guêri, Dieu merci, je ne suis que trop guêri, car cela m'a fait courir à droite et à gauche - tous les jours je me disais qu'il fallait t'êcrire et tous les jours je le remettais à demain. Voilà ce que c'est que de devenir êtourdi à mon: âge.

Ta lettre anglaise est très bien êcrite - si tu l'as composêe toi-même, c'est-à-dire s'il n'y a pas eus de corres-tions - je t'en fêlicite et je t'assure qns'elle m'" fiait le plus grand plaisin. l'ai vu avee: regret que tu avais fâchê Mme Viardot - elle a êtê sfc benne envess toi, que tu lui dois obêissance et, soumission en toutes choses*. Dêcidêment, tu es un peu trop susceptible et soupèenmeuse - c'est là, je crois, ton. principal dêfaut,, dont, üfarafcse dêfaire à teintes forcesl.

Nous nous reverrons, s'il plaît à Dieu, au mois de mai et nous vivrons ensemble à partir du lirais d'octobre1, au retour de Courtavenel2. Je te prie de bien travailler cette dernière annêe que tu dois reste" à la, pension - afin d'être comblêe de prix au grand joue de la distribution.

Dis de ma part à M. et Mme Toungnêaeffi que: je ne sais, en vêritê, comment les remercier de tourtes les Bontês qu'ils ont pour toi3, prie-les de m'excuses de ne leur pas avoir êcrit jusqu'à prêsent - il faut avouer que je suis; un paresseux fini - mais je ne suis pas ingrat; - diss à Mme Touguêneffi que je la salue; jusqoi'à terre, à la moêe russe. Tu feras remettre (sans tarder) la lettre russe ci-jointe au prince Troubetzkoï dont je ne connais pas l'adresse4. Dis à Mme Vifflcdofc que j'attends avec impatience qui'elle; m'êcrive ce qu'elle fait à Paris; dis-lui que'je lui êcrirai dès demain - ainsi qu'à Viardot, auquel je vais envoyer une assez forte somme par l'entremise de Stieglitz5.

A bientôt, Ghère fillette; ne te fâche pas trop contre moi - et sache, que quoi qu'il arrive, tu n'auras jamais un ami plus tendre et plus sûr que

ton père

J. Tourguêneff.

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