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Полине Виардо - Письма (1866-июнь 1867) - Мемуары и переписка- Тургенев Иван Сергеевич12, 13(24, 25) февраля 1867. Баден-Баден No 8 Bade. Schillerstrasse, 277. Dimanche, 24 février 1867. Chère Madame Viardot, theuerste, beste Freundinn, Viardot vient de nous lire quelques fragments de votre dernière lettre: la "failure" avec O. Begas est bien à regretter - ces quinze jours perdus - mais il ne faut pas se laisser abattre - il faut prendre immédiatement ce Mr Graff que l'on vous recommande et surtout ne pas parler de revenir à Bade1. On n'aurait qu'à vous prendre au mot et il faut que vous restiez vos deux mois pleins à Berlin. Il ne faut pas non plus vous imaginer que nous nous "croiserons" en route - si Dieu me prête vie - et si l'amélioration de mon état ne fait pas un brusque saut en arrière, je partirai d'ici vendredi ou samedi au plus tard - j'y suis bien décidé2; je suis sûr (et le docteur me le dit) que le voyage me fera du bien - il s'agit seulement de pouvoir se mettre en voiture - et une fois à Berlin, si un petit accès me reprenait - eh bien! je serais à Berlin - c'est à dire à deux pas de vous. NB. Cette lettre vous sera expédiée demain - il est probable que vous ne l'aurez qu'à votre retour de Breslau; mais je vous en enverrai une autre mercredi3 - par laquelle je pourrai vous annoncer le jour précis de mon arrivée à Berlin. Hait aus, mein Herz! Lundi, 25 février. Mon pied va mieux - petit à petit, il est vrai - mais c'est quelque chose. C'est pour moi maintenant "eine Lebensfrage" - car quoique j'aie dû souvent dans ces derniers temps renoncer à des projets à peu près sûrs,-- cette fois-ci - je le sens - la déception me serait trop amère. Ich kann Ihnen gar nicht sagen, wie sehr ich mich nach Ihrer lieben Gegenwart sehe jede Nacht - und die ganze Nacht hindurch sehe ich Sie im Traume - auch kann ich jetzt nicht mehr arbeiten - da meine Gedanken be-ständig um Sie herum kreisen, und vor Ihrer theueren Gestalt schmelzen aile übrigen wie Schnee. Louise va décidément mieux au moral. Elle nous a chanté aujourd'hui l'air de Suzanne4, une romance de Donizetti, une petite chose de Massné. Elle chante véritablement très bien, en digne fille de sa mère, avec une grande pureté de style, une parfaite justesse; sa voix, qui m'a toujours été très sympatique (et qui, par parenthèse, me cause toujours une grande surprise, vu le peu rapport qu'il y a entre elle et le caractère de la personne) a pris de la force, de l'ampleur - elle monte facilement - les notes hautes sont très agréables et l'émission en est naturelle et limpide. Je lui ai fait des compliments très sincères qui ont paru lui faire plaisir. Ce sera une "valuable acquisition" pour les matinées si - si - si rien ne viendra se mettre en travers5. Les nombreuses lettres de Héritte que Viardot a dû vous envoyer - vous feront comprendre ce qui pourrait venir se mettre en travers. Je ne doute pas qu'il ne vienne en Europe dans le courant de l'été et alors... alors on verra ce qu'il y aurait à faire; mais je crois que Louise s'en ira plus loin6. Ce que vous avez écrit à V du succès de vos Lieder auprès de ces deux messieurs belges m'a fait le plus vif plaisir; et je vous remercie d'avoir pensé que cela me ferait du plaisir. J'ai une sensation toute particulière quand le vous vois fêtée et acclamée - elle est extrêmement douce, particulière et tient à la fois de plusieurs sentiments,-- Et la lettre de Mr Damroche7? Je ne sais si je vous ai écrit que Mme Mouchanoff8 est enfin guérie - et qu'elle est déjà retournée à Varsovie Puisqu'elle a pu guérir, il ne faut pas que je perde tout espoir. Ainsi c'est entendu - je vous écris encore une fois mercredi; je vous enverrai un mot dans la matinée de jeudi et samedi peut-être9... Silence! J'embrasse tendrement Didie, und ich küsse mit der Inbrunst der Anbetung die lieben Hände und Fusse. Der Ihrige J. T. P. S. J'ai écrit une assez longue lettre à Pietsch10. |
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