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Полине Виардо - Письма (1866-июнь 1867) - Мемуары и переписка- Тургенев Иван Сергеевич9, 10(21, 22) марта 1867. Москва No 71 Moscou. Boulevard Pretelnstenski. Au comptoir des Apanages. Jeudi, 9/21 mars 1867. Me voici donc ici, theuerste Freandirm! installé dans une bonne chambre avec un jardin tout enseveli sous des édredons de neige, devant ma fenêtre; et au delà des arbres, une petite église byzantine rouge avec des toits verts, dont ia sonnerie m'a réveillé ce matin. ïl y a aujourd'hui trois semaines que j'ai quitté Bade... puissé-je être de retour dans quatre! Je vais y travailler de toutes mes forces... Une fois le voyage de Spasskoïé derrière moi2, le reste ira plus facilement. Vous pouvez croire que je me soigne beaucoup pour éviter toute espèce de retard. Le pied va assez bien. Et vous, que faites-vous? Jamais je n'ai eu aussi peu de nouvelles de vous que pendant cette absence. Je sais par un télégramme de Viardot, envoyé il y a une semaine, que vous étiez arrivées à Bade3. Mais ensuite que s'est-il passé? Que se passe-t-il? Ma pensée s'occupe incessamment de ces questions. Je n'ai pas trouvé de lettres chez Katkoff (au comptoir du "Messager russe") - peut-être en viendra-t-il une aujourd'hui. Vendredi matin. Non, il n'est pas arrivé de lettre, j'ai envoyé hier un télégramme avec réponse4 - je ne puis pas rester dans cette incertitude. La réponse n'est pas encore venue... elle viendra pourtant. Je pars demain matin pour Spasskoïé. Mon manuscrit est déjà à l'imprimerie5. Je compte être de retour dans une semaine. Ecrivez-moi à l'adresse de Massloff (c<'est>-à-d au Comptoir des Apanages etc. Vous avez l'adresse inscrite dans votre petit livre). Mon pied va presque bien, je n'ai plus besoin de canne. Vendredi, 2 h. La réponse est venue enfin: elle m'a tranquillisé,-- quoique j'eusse désiré au mot "santés" une autre épithète qne "passables". Cela m'a laissé quelques doutes. La grande question n'est pas résolue, elle le sera probablement sous peu de jours. Je ne puis vous dire quelle Sehnsucht j'ai pour Bade et combien chaque jour me semble long et pesant6! J'ai passé la soirée d'avant-hier chez M. Pissemski, un de nos bons littérateurs. Je ne sais si vous vous rappelez quelques fragments d'un roman rue je vous ai traduits et qui vous ont frappée par leur verve brutale7. Il y avaient plusieurs dames chez lui; dans le nombre uneMlleSavitzki, qui, à ce qu'on dit, a un talent d'actrice hors ligne, et dont la figure, quoique laide, avait en effet quelque chose de remarquable, des sourcils et des yeux tragiques. J'ai écrit à Viardot une petite lettre8 dans laquelle je donne quelques détails sur mes faits et gestes depuis mercredi, jour de mon arrivée chez l'ami Masloff. J'ai vu mon frère, qui est aussi en train de s'acheter une maison à Moscou - j'ai vu aussi sa vilaine épouse9. Il a l'air mieux portant et plus dispos que dans ces derniers temps. Hier soir, je suis allé chez le long Wassiltchikoff, pour voir sa sœur, une princesse Tcherkasski, très aimable femme; Mme Wassiltchikoff parle de Bade avec le plus vif regret. J'ai fait chorus, comme vous pouvez bien imaginez. A propos, le bruit s'était répandu ici que Zepplin avait tué son valet de chambre10. Mme Anstett serait-elle passée par là? Ayez la bonté de saluer de ma part cette bonne femme et dites-lui que je lui écrirai et que je lui enverrai de l'argent dès mon retour de la campagne. Oh! Mme Anstett, et Pégase11 et la gare d'Oos12, quand vous rever-rai-je? Ecrivez-moi, je vous en prie, donnez-moi quelques détails - je ne sais absolument rien. Que je trouve une lettre de Bade à mon retour ici13! Donnez le petit mot ci-joint à Marianne 14 - mille et mille amitiés à tout le monde et les souvenirs les plus affectueux pour vous. Der Ihrige J. T. |
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