Максиму Дюкану - Письма (1866-июнь 1867) - Мемуары и переписка- Тургенев Иван Сергеевич

17(29) апреля 1867. Баден-Баден

Bade.

Schillerstrasse, 277.

Lundi, ce 29 avril 67,

Mon cher ami, Il y a huit jours que je suis de retour ici - et il faut que je vous dise ce que j'ai fait pour les "Forces perdues". Nous avons à Pétersbourg une entreprise de traductions de romans étrangers: il en paraît douze N-os par an comme des N-os de revues. Il y a de 5 à 6 000 abonnés: cela existe depuis une dizaine d'années: les traductions sont très bien faites1.

Votre roman sera publié dans le cours de l'été, et j'ai promis une préface, où je dirai beaucoup de mal de vous tout en esquissant à grands traits l'état actuel du roman en France. Cette préface doit être prête le 1er juin, et j'en ai déjà écrit les premières pages2. Une fois la traduction publiée, on en parlera dans les critiques, et on en parlera bien. Vous voyez que l'affaire est solidement engagée.

Mon diable de pied va toujours assez mal, et je crois que je serai obligé de faire une cure à Wildbad3. On était tout à fait résigné à la guerre ici: depuis deux jours le vent souffle à la paix4. Je suis naturellement pour la paix: elle a cela de bon entr'autres qu'elle vous ramènera ici. le ne sais pas trop quand j'irai en France: ce ne sera - dans tous les cas que pour voir ma fille. Si vous êtes encore à Paris, j'irai vous serrer la main. Quand venez-vous?

Viardot vous fait dire mille amitiés et moi je vous serre cordialement la main.

J. Tourguéneff.

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