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Полине Виардо - Письма (1866-июнь 1867) - Мемуары и переписка- Тургенев Иван Сергеевич7(19) июня 1867. Париж Paris, hôtel Byron, rue Laffitte. Mardi, 18 juin 1867. Minuit. Chère Madame, Je reviens de "Roméo"1 et je dois le dire, je suis complètement désappointé2. J'ose à peine dire, combien - à î'esception du duo et de quelques parties du cinquième acte, tout m'a par" vide, forcé - trivial et recherché en même temps, impuissant, poussif, sans aucun caractère, misérable en un mot!! Cela me navre - mais c'est moins que mon impression. L'exécution est détestable. Jamais, au grand jamais, on n'a braillé, hurlé, dégueulé, glapi comme cela. Tous chantent faux en diable - et Mme Mio-lhan - sous prétexte de faire la passionnée, hurle et crie comme les autres, avec une voix hélas! éraillée, chaud-ronneuse, Thérésiforme3! Elle! Mme Carvalho4! La salle était archi-pleine - et pourtant l'ennui du public perèait par tous les pores. Le duo a été applaudi; - quant au reste - silence de mort, interrompu par quelques faibles bruits de claque.-- Si c'est là un succès - qu'on me donne une chute! Je préférerais aller vingt fois de suite à "La G(ran)de Duchesse"5 que retourner une fois à "Roméo". Requiescat in pace! Dixi et animam meam salvavi6. Qui, pensez-vous, se trouvait dans une loge au-dessus de nous? La cara Désirée! Je me suis précipité vers elle - et nous avons causé dans les entr'actes. Elle m'a demandé de vos nouvelles, bien entendu. Elle a une mine superbe - les cheveux en coup de vent; "Roméo" lui fait à peu près le même effet qu'à moi. Elle est à Sèvres et veux absolument que j'aille la voir. Le matin j'ai du nouveau visité l'Exposition avec ma fille, mon gendre, Pietsch7, etc.; j'ai vu Ducamp dans le courant de la journée. Il me sera - leider! - impossible de partir avant vendredi - de faèon que je ne reverrai mon cher Bade que samedi, mais ce jour-là, si Dios quiere, je serai de retour8. Je vous écrirai demain encore9; en attendant, j'embrasse tout le monde, je dis mille choses à Viardot et vous embrasse les mains. Der Ihrige J. T. |
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