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Полине Брюэр - Письма (Июнь 1867 - июнь 1868) - Мемуары и переписка- Тургенев Иван Сергеевич1 (13) марта 1868. Баден-Баден Bade. Schillerstrasse, 7. Ce 13 mars 1868. Chère Paulinette, Ta lettre n'est pas gaie; mais je pressentais jusqu'à un certain point ce que tu m'annonces. Dans des positions pareilles - ce qu'il y a de plus important - c'est de savoir en même temps persévérer jusqu'au bout - et prendre résolument un parti décisif quand il le faut. Je ne doute pas de votre courage à vous deux; mais vous ne devez pas vous faire des illusions non plus1. Voyons ce que je puis faire, moi. Je commence par te dire que je vous paierai avant la fin du mois tous mes arriérés de rente; vous pouvez compter là-dessus - ainsi que sur mon arrivée aux environs du 20 mars, car Viardot va décidément de mieux en mieux et sa convalescence s'établit franchement.-- Simon oncle n'avait pas agi aussi indignement avec moi, j'aurais été en mesure d,e vous payer vos 50 000 fr-s, mais je viens d'en dépenser 75 000 pour racheter les lettres de change que je lui avais données il y a onze ans (sans avoir reèu un sou de lui) pour être présentées en cas de ma mort; et lui, non seulement il les a présentées, moi vivant, mais il s'est fait payer les intérêts et les intérêts des intérêts!! - c'est-à-dire plus du double. Ce coup m'a été bien sensible - et avec l'état présent des affaires en Russie, ma fortune en a été passablement ébranlée. J'espère me remettre à flot sous peu de temps: mais tu vois bien toi-même que je ne puis songer à faire des dépenses - puisque le retard du paiement de ta rente n'a pas eu d'autre cause2. Quant à caser Gaston, je ne demande pas mieux que de faire tout ce qui sera en mon pouvoir - et je profiterai de mon séjour à Paris pour frapper à toutes les portes: malheureusement je n'habite plus la France - et c'est naturellement en France qu'il faut trouver quelque chose. Tu vois que tout cela n'est pas chose facile. Dans tous les cas, sois bien persuadée que votre bien-être à tous les deux me tient à cœur et que je ferai tout mon possible pour y contribuer. Ainsi - au revoir avant dix jours: je vous écrirai dès mon arrivée à Paris. Soigne-toi bien et sois prudente. Je vous embrasse tous deux. J. Tourguéneff. |
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